Confrontées à la volatilité des prix de l'énergie et aux réglementations de plus en plus strictes, de nombreuses organisations s'interrogent sur la nécessité de créer un service dédié à la maîtrise de leur consommation énergétique. En ayant recours à un courtage en énergie pour ETI et grandes entreprises cela peut être plusieurs centaines de milliers d'euros d'économies annuelles. Cette décision peut avoir une forte conséquence sur la performance globale de l'entreprise, sa compétitivité et son empreinte écologique.
Analyse des besoins énergétiques de l'entreprise
Avant d'envisager la création d'un service dédié à la gestion de l'énergie, il faut procéder à une analyse minutieuse des besoins énergétiques de l'entreprise. Cette étape permet de déterminer l'ampleur des enjeux énergétiques et d'évaluer la pertinence d'une telle démarche.
Pour commencer, vous devez examiner la structure de vos coûts énergétiques. Quelle part représentent-ils dans vos dépenses globales ? Si cette proportion est importante, la mise en place d'un service dédié pourrait se justifier.
Ensuite, évaluez la complexité de vos installations et process énergétiques. Plus vos équipements sont nombreux, plus la gestion de l'énergie nécessitera une expertise. Un parc immobilier important, des lignes de production énergivores ou des systèmes de chauffage et de climatisation complexes sont autant d'indicateurs plaidant en faveur d'un service dédié.
Enfin, considérez vos objectifs en matière de développement durable et de responsabilité sociétale. Si votre entreprise s'est fixé des objectifs ambitieux de réduction de son empreinte carbone, un service dédié à l'énergie pourrait être un atout majeur pour les atteindre.
Création d'un poste de responsable énergie
Une fois l'analyse des besoins réalisée, la création d'un poste de responsable énergie, également appelé Energy Manager, peut s'avérer pertinente. Ce professionnel sera chargé de mener à bien la stratégie énergétique de l'entreprise et de coordonner les actions visant à favoriser la consommation d'énergie.
Pour certaines entreprises, notamment les PME, des options alternatives comme le recours à un consultant externe ou la mutualisation des compétences avec d'autres principaux services d’entreprises peuvent être plus adaptées.
Profil et compétences du energy manager
Le responsable énergie doit posséder un ensemble de compétences techniques et managériales pour mener à bien sa mission. Il doit avoir une solide formation en ingénierie énergétique, une bonne compréhension des systèmes industriels et des connaissances détaillées en matière de réglementation environnementale.
Les compétences d'un Energy Manager incluent :
- Maîtrise des technologies énergétiques et des options d'efficacité
- Capacité d'analyse de données et de modélisation énergétique
- Connaissance des normes et réglementations énergétiques
Intégration dans l'organigramme de l'entreprise
L'intégration du responsable énergie dans l'organigramme de l'entreprise est importante pour garantir l'efficacité de son action. Idéalement, ce poste devrait être rattaché à la direction générale ou à la direction des opérations pour bénéficier d'une visibilité suffisante et d'un pouvoir décisionnel adéquat.
Dans certaines organisations, le responsable énergie peut être intégré au sein d'un service plus large dédié au développement durable ou à la performance opérationnelle. L'important est qu'il puisse collaborer correctement avec les autres services de l'entreprise, notamment la production, la maintenance, les achats et la finance.
Missions du responsable énergie
Les missions du responsable énergie sont variées et couvrent l'ensemble des aspects de la gestion énergétique de l'entreprise. Parmi ses principales responsabilités, on peut citer l'élaboration et la mise en œuvre de la stratégie énergétique de l'entreprise, la réalisation des audits énergétiques et l'identification des gisements d'économies.
Outils de gestion énergétique (ISO 50001, CMVP)
Pour mener à bien ses missions, le responsable énergie s'appuie sur des outils et des méthodologies. La norme ISO 50001, par exemple, fournit un cadre structuré pour mettre en place un système de management de l'énergie efficace. La certification Certified Measurement and Verification Professional (CMVP) est également un atout pour valider les compétences en matière de mesure et de vérification des économies d'énergie.
Ces outils permettent d'assurer une gestion rigoureuse et méthodique de l'énergie. Ils facilitent également la communication avec les parties prenantes internes et externes sur les performances énergétiques de l'entreprise.
Mise en place d'une stratégie d'efficacité énergétique
La création d'un service dédié à l'énergie doit s'accompagner de la mise en place d'une stratégie d'efficacité énergétique cohérente et ambitieuse.
Audit énergétique et identification des gisements d'économies
L'audit permet d'établir un état des lieux détaillé de la consommation énergétique de l'entreprise et d'identifier les principaux gisements d'économies. Il faut analyser en détail les flux énergétiques, les équipements consommateurs et les pratiques d'utilisation.
L'audit énergétique doit être mené de manière méthodique, en utilisant des outils de mesure et d'analyse performants. Il peut être réalisé en interne par le responsable énergie ou confié à un bureau d'analyses spécialisé, selon la complexité des installations et les ressources disponibles.
Objectifs de réduction de consommation
Sur la base des résultats de l'audit, l'entreprise peut déterminer des objectifs de réduction de sa consommation énergétique. Ces objectifs doivent être SMART :
- Mesurables,
- Atteignables,
- Réalistes,
- Temporellement déterminés.
Par exemple, un objectif pourrait être de réduire la consommation électrique de 15% sur trois ans par rapport à l'année de référence.
Il faut déterminer des indicateurs de performance énergétique (IPE) pertinents pour suivre l'atteinte de ces objectifs. Ces IPE peuvent être exprimés en valeur absolue (kWh consommés) ou en valeur relative (kWh par unité produite, par exemple).
Plan d'action et investissements prioritaires
Une fois les objectifs déterminés, un plan d'action détaillé doit être élaboré. Ce plan doit hiérarchiser les actions à mettre en œuvre en fonction de leur potentiel d'économies, de leur faisabilité technique et de leur rentabilité économique. Il peut inclure des mesures à court terme, comme la favorisation des réglages des équipements existants, et des projets à plus long terme, comme le remplacement d'installations énergivores.
Les investissements prioritaires doivent être identifiés et chiffrés. Il peut s'agir, par exemple, de l'installation de systèmes de récupération de chaleur, de la mise en place d'une gestion technique centralisée ou du déploiement d'options d'éclairage LED.
Suivi et favorisation continue des performances
La mise en place d'un système de suivi des consommations énergétiques est importante pour piloter correctement la stratégie d'efficacité énergétique. Ce système doit permettre de collecter, d'analyser et de visualiser les données de consommation en temps réel.
Le responsable énergie doit assurer un suivi régulier des performances et mettre en place une démarche d'amélioration continue. Cela implique d'ajuster les actions en fonction des résultats obtenus, d'identifier de nouvelles opportunités de favorisation et de maintenir une veille technologique active.
La favorisation continue des performances énergétiques est un processus itératif qui nécessite un engagement sur le long terme et une implication de l'ensemble des acteurs de l'entreprise.
Technologies et options pour la maîtrise de l'énergie
La création d'un service dédié à la gestion de l'énergie s'accompagne généralement de l'adoption de technologies et d'options innovantes pour favoriser la consommation énergétique. Ces outils permettent d'améliorer fortement l'efficacité énergétique de l'entreprise.
Systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB)
Les systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB) sont des outils pour piloter de manière centralisée l'ensemble des équipements consommateurs d'énergie d'un site. Ils permettent de favoriser le fonctionnement des systèmes de chauffage, de climatisation, de ventilation et d'éclairage en fonction des conditions réelles d'occupation et d'exploitation des locaux.
Un système GTB performant peut générer des économies d'énergie de 10 à 30% selon les cas. Il donne également une visibilité élevée sur les consommations et facilite la détection des anomalies ou des dérives.
Récupération de chaleur et valorisation des énergies fatales
La récupération et la valorisation des énergies fatales sont un gisement d'économies important, en particulier dans l'industrie. Il faut capturer et réutiliser la chaleur produite par les process industriels, les systèmes de refroidissement ou les équipements informatiques.
Par exemple, la chaleur récupérée sur les compresseurs d'air peut être utilisée pour préchauffer l'eau sanitaire ou alimenter le réseau de chauffage. Dans certains cas, cette énergie peut même être convertie en électricité grâce à des technologies comme les cycles organiques de Rankine (ORC).
Intégration des énergies renouvelables (photovoltaïque, biomasse)
L'intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique de l'entreprise est une option de plus en plus pertinente, tant sur le plan économique qu'environnemental. L'installation de panneaux photovoltaïques en toiture ou sur des ombrières de parking permet de produire de l'électricité verte et de réduire la dépendance au réseau. Dans l'industrie lourde ou les ETI à forte consommation énergétique, les dépenses en énergie peuvent être jusqu'à 15% des coûts totaux.
Pour les entreprises disposant de ressources biomasse (industrie du bois, agroalimentaire), la mise en place de chaudières biomasse peut donner une alternative intéressante aux énergies fossiles pour la production de chaleur. Ces options contribuent à réduire l'empreinte carbone de l'entreprise et à sécuriser son approvisionnement énergétique.
Aspects financiers et retour sur investissement
La création d'un service dédié à la gestion de l'énergie est un investissement qui doit être évalué en termes de retour sur investissement (ROI). Les coûts à prendre en compte incluent le salaire du responsable énergie, les éventuels recrutements supplémentaires, les formations, ainsi que les investissements en équipements et technologies.
Le ROI d'une telle démarche peut être important. Selon des analyses récentes, une gestion énergétique efficace peut générer des économies de 5 à 25% sur la facture énergétique globale.
Il faut noter que certains investissements en efficacité énergétique peuvent bénéficier d'aides financières ou de dispositifs incitatifs comme les Certificats d'Économies d'Énergie (CEE).
Conformité réglementaire et reporting extra-financier
La création d'un service dédié à l'énergie permet également de mieux répondre aux exigences réglementaires croissantes en matière de performance énergétique et environnementale. En France, par exemple, le décret tertiaire impose aux entreprises du secteur tertiaire de réduire progressivement leur consommation énergétique d'ici 2050.
De plus, les obligations de reporting extra-financier, notamment dans le cadre de la Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF), nécessitent une gestion des données énergétiques et environnementales. Un service dédié facilite la collecte, l'analyse et la communication de ces informations aux investisseurs et autres parties prenantes.
Cependant, ce service devra être ajusté en fonction de vos besoins réels et de vos ressources.
Quelle que soit l'option choisie, l'important est de placer la gestion de l'énergie au milieu votre stratégie d'entreprise. Dans le cadre d'une transition énergétique et de lutte contre le changement climatique, les organisations qui sauront maîtriser leur consommation d'énergie seront mieux armées pour relever les challenges futurs et assurer leur pérennité.
La gestion de l'énergie n'est plus seulement une question de coûts, mais une véritable performance et responsabilité pour les entreprises.